Les fondements du Manichéisme

Deux mondes distincts
• Un des fondements du Manichéisme est de séparer le monde en deux :
- le royaume de la lumière, le royaume de la Vie divine, où s'exprime ce qui est de l'éternité.
- le royaume des ténèbres, le royaume de la matière, le royaume des « morts », où s'exprime ce qui est de l'espace/temps.
• Le royaume des ténèbres doit être surmonté par le royaume de la lumière, non par le châtiment, mais par la douceur, l'amour ; non pas en s'opposant au Mal ou en le combattant, mais en se mêlant à lui ; afin de rédimer le Mal en tant que tel.

L'homme est double
• La lumière et les ténèbres coexistaient sans jamais se mêler. Mais à la suite d'un événement catastrophique, les ténèbres envahirent la lumière. De ce conflit est né l'homme (naturel).
• Selon le Manichéisme, l'homme naturel est donc double. Il possède :
- un esprit appartenant au royaume de la lumière — c'est la partie immortelle de l'homme ;
- un corps appartenant au royaume des ténèbres — c'est la partie mortelle de l'homme.

Le Bien et le Mal
• Pour que l'esprit d'un homme puisse, une fois mort, se libérer du cycle des incarnations et arrive donc à rejoindre le royaume de la lumière, il faut qu'il se détache de tout ce qui est matériel de son vivant.
• L'homme qui reste attaché à sa vie matérielle, ne permet pas à son esprit de se libérer du royaume des « morts » ; alors que l'homme qui offrira sa vie matérielle à l'esprit en lui par le chemin de l’Évangile retournera au royaume de la Vie divine.
• Il existe une parenté à ce concept dans la phrase que Jésus prononce dans l’Évangile selon Marc (ch 8 verset 35) : « Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. »

Un syncrétisme des religions
• Le Manichéisme est perçu comme le syncrétisme du Bouddhisme, du Zoroastrisme et du Christianisme.
• Mani était persuadé d’être « le sceau des prophètes », Bouddha, Zoroastre et Jésus. Le prophète Mahomet reprendra plus tard ce titre.
• Mani mourut en l’an 277 après 26 jours d’emprisonnement, mais sa religion se propagea très rapidement à l’Ouest, jusqu’à Rome et à l’Est, dans toute la Chine et le Tibet.
• En Chine, Mani était considéré comme un Bouddha de lumière et sa religion comme étant celle de la lumière ("Ming-kiao")
• Le Manichéisme détient le record peu enviable d’avoir été la religion la plus persécutée de toute l’histoire et dans tous les pays où elle s’était implantée.

La philosophie manichéenne
• D’un côté, Mani place les Ténèbres, gouvernées par Satan ou « le Prince des Ténèbres » et de l’autre, la Lumière, gouvernée par Dieu.
• Il n’y a pas de zone grise, un acte est bon ou mauvais.
• D’après le mythe fondateur, l’âme humaine est faite de la Lumière et son corps, des Ténèbres. La relation avec Dieu s’en retrouve donc très intime, celle avec Satan aussi.
• Le croyant considérera aussi la matière comme quelque chose de mauvais mais ne la détruira pas puisqu’elle contient la lumière dans le cas des êtres vivants et contient les armes de l’homme primordial dans le cas des éléments non biologiques comme l’eau, l’air etc.
• Si le Manichéen provoque une rupture entre son esprit et son corps, il espère accéder au royaume de la Lumière et fondre sa particule lumineuse aux autres en un immense « karma ». Sinon, il renaîtra en un autre corps et devra continuer son cheminement jusqu’à ce que la dissociation soit faite.

La vie des Manichéens
• Deux groupes de Manichéens existaient :
→ les Élus : qui passaient leur temps à prêcher, pratiquaient le célibat et étaient végétariens. Après leur mort, les Élus étaient assurés d'atteindre le royaume de la Lumière ;
→ les Auditeurs : ils devaient servir les élus, pouvaient se marier (mais il leur était déconseillé d'avoir des enfants) et pratiquaient des jeûnes toutes les semaines. Après leur mort, les Auditeurs espéraient être réincarnés en tant qu'Élus, mais ils doivent passer, pour se purifier, par des cycles plus ou moins longs de réincarnations, « transvasements ».
• Pour que le royaume de la lumière triomphe sur les ténèbres, il faut que tous les élus et les auditeurs atteignent le royaume de la lumière.
• Il est impossible de triompher du mal, car le mal est indestructible. Le seul moyen d'être totalement dans le royaume de la lumière, c'est de fuir les ténèbres.



Les règles du Manichéisme
• Les principes fondamentaux du Manichéen sont de réfuter le plaisir de la chair, de ne pas tuer et de ne pas blasphémer. Les Manichéens ne possèdent aucune permission, si ce n’est de respecter les rites et les règles qui leur sont imposés.
• Les classes des Auditeurs vivent en respectant les « Dix Commandements » de Mani.
Ils doivent prier quatre fois par jour, soit pour chacune des quatre positions du soleil, jeûner ainsi que contribuer à l’aumône correspondant environ à un septième des biens qu’il possède.
• Les Manichéens doivent aussi se garder de parler des tentations, celles-ci étant strictement taboues. À travers ces interdits, l’auditeur aura pour objectif d’atteindre un état qui le rendra parfait lors de sa réincarnation. Il sera alors Élu.
• Les règles des Élus, beaucoup plus strictes, se divisent principalement en trois sceaux :
→ Le « sceau de la main » est la restriction des gestes pouvant briser la vie tels la chasse et la guerre.
→ Le « sceau de la bouche » représente la discipline de la parole et celle du régime alimentaire. Celui-ci se résume aux herbes.
→ Le « sceau du sein » représente l’abstinence sexuelle de l’Élu. Le but de ceux-ci est d’incarner la perfection afin de montrer l’exemple aux religieux des classes inférieures. Cette perfection est le dernier stade précédant l’accès au « Karma » du royaume de la Lumière.
• Chez les Manichéens, un enfant naît Élu ou Auditeur. Il n’est pas possible de le devenir au cours des années. Le choix se fait par rapport aux ancêtres et aux familles. La seule façon de changer de classe, selon la religion, est de se réincarner en Élu dans une vie ultérieure.
• Les récompenses des religieux vivant au sein de cette religion sont en fait l’ascension dans la hiérarchie.
• Les pénitences, contrairement aux récompenses, constituent la perte d’un grade ou d’un privilège dans la hiérarchie manichéenne.

La psychologie manichéenne
• La psychologie a depuis longtemps établi le principe de l'incompatibilité émotionnelle. On ne peut tout simplement pas être en même temps détendu et stressé. La détente chasse l'angoisse et vice versa. La haine ne peut coexister avec la bonté. Nos circuits neuronaux sont organisés pour empêcher la confusion émotionnelle qui résulterait de l'action simultanée d'émotions opposées.
• Ce principe est à la base des nouvelles TCC (Thérapies Comportementales et Cognitives).

Les rites manichéens
• Les Manichéens affirment que la lumière est emprisonnée en eux, mais ne peuvent se la représenter.
• La prière quotidienne se pratique individuellement tandis que la confesse a lieu devant les Élus.
• Aucun objet n’est nécessaire à l’accomplissement des rites.
• Les Élus se laissent pousser les cheveux, s’habillent en blanc, retranscrivent et étudient les écrits de Mani, chantent sept hymnes par jour, enseignent, s’isolent à la pleine lune et prient sept fois par jour ainsi que durant la majeure partie de la nuit.
• Les Auditeurs, de leur côté, mémorisent les écrits de Mani, chantent quand ils peuvent, prient quatre fois par jour et jeûnent la semaine afin de se préparer à la confesse du lundi.
• Durant celle-ci, les Manichéens demandent le grand pardon. Également, à quelques reprises durant l’année, les Auditeurs sont appelés à se départir de leurs biens matériels en les offrant à l’Église. Cette pratique est nommée l’aumône. Les Élus, ayant fait vœu de pauvreté, se débarrassent systématiquement de leurs biens.
• Les rites sont foncièrement positifs à l’exception de la célébration du Bêma, soit la nouvelle année chez les Manichéens fêtée en été (le jour de la fête de Mani). En effet, un jeûne d’un mois presque entier (26 jours) la précède et mettent en carence de certains éléments nutritifs les Élus et les Auditeurs, déjà restreints par des habitudes alimentaires pauvres en protéines.



Les symboles du Manichéisme
• Le Manichéisme n’en possède que très peu. Cette carence repose en partie sur le fait qu’un des dix commandements manichéens indique clairement que la représentation de Dieu est proscrite.
• Malgré tout, quatre symboles évidents et connus de tous font partie du Manichéisme.
→ Les deux premiers symboles sont ceux de la Lumière et des Ténèbres représentées par des teintes contrastantes de noir et de blanc.
→ Le troisième, est la croix de Jésus Christ, empruntée au Christianisme. Néanmoins, elle n’a pas exactement la même signification. Elle signifie l’incarnation de Jésus sous forme humaine pour faire le lien entre l’homme et Dieu. La souffrance du Christ semble considérée comme le fruit d’une illusion chez les Manichéens.
→ Le quatrième est le serpent, représentant la chair, chose mauvaise.

Le mythe fondateur
• Le mythe fondateur commence dans la période antérieure du temps. La Lumière (le royaume de Dieu) et les Ténèbres (le royaume du Prince des Ténèbres) sont donc séparés. Résultat du chaos dans ce second royaume, une partie de celui-ci se rapproche assez du royaume de la Lumière pour en apercevoir l’éclat, et désire aussitôt y pénétrer. Dieu mandate alors l’ "homme primordial" — engendré par la Mère de la Vie, elle-même issue du sein de Dieu, afin de protéger son royaume. Pour aider l’homme dans sa tâche, Dieu le pourvoit de cinq auxiliaires puissants : le feu, l’eau, le vent, la lumière et la matière (terre).
• Malgré tous les efforts de la Lumière, les Ténèbres l’emportent sur l’Homme. Ce sont cinq archontes qui affrontèrent l’homme (sans doute à cause du fait qu’il disposait de cinq armes). Les Ténèbres s’emparent alors de l’homme, et l’enferment en elle-même. Désespéré, l’homme fait appel à Dieu qui envoie, pour l’aider, l’Esprit de vie. Ce dernier tente de ramener l’homme vers le royaume de la Lumière par le biais du soleil, de la lune, des plantes qui montent vers le ciel, etc. • • Mais avant que l’opération s'achève, le prince des Ténèbres commande à deux démons de s’unir et ainsi de former une contrefaçon de l’homme primordial, pour y enfermer la dernière parcelle de lumière non aspirée par l’Esprit de vie. L’homme existe ainsi ; son corps est mauvais, son esprit est bon.

Mani a écrit:

A l’origine, il y avait deux substances divisées par nature
Il y avait Dieu et la matière
La lumière et l’obscurité, le bien et le mal
En tout, les plus contraires possibles
Au point de ne communiquer en rien
Bienheureux celui qui connaît les deux arbres
Et les sépare l’un de l’autre,
Et qui sait qu’ils ne sont pas nés l’un de l’autre, issus l’un de l’autre
Et qu’ils ne sont pas non plus sortis d’une seule souche

Mani's teaching dealt with the origin of evil, by addressing a theoretical part of the problem of evil by denying the omnipotence of God and postulating two opposite powers. Manichaean theology taught a dualistic view of good and evil. A key belief in Manichaeism is that the powerful, though not omnipotent good power (God) was opposed by the semi-eternal evil power (Satan). Humanity, the world and the soul are seen as the byproduct of the battle between God's proxy, Primal Man, and Satan. The human person is seen as a battleground for these powers: the soul defines the person, but it is under the influence of both light and dark. This contention plays out over the world as well as the human body—neither the Earth nor the flesh were seen as intrinsically evil, but rather possessed portions of both light and dark. Natural phenomena (such as rain) were seen as the physical manifestation of this spiritual contention. Therefore, the Manichaean worldview explained the existence of evil with a flawed creation which God took no role in forming but rather was the result of Satan striking out against God.

The First Creation
Originally, good and evil existed in two completely separate realms, one the World of Light, ruled by the Father of Greatness together with his five Shekhinas (divine attributes of light), and the other the World of Darkness, ruled by the King of Darkness. At a certain point, the Kingdom of Darkness notices the World of Light, becomes greedy for it and attacks it. The Father of Greatness, in the first of three "creations" (or "calls"), calls to the Mother of Life, who sends her son Original Man, to battle with the attacking powers of Darkness, which include the Demon of Greed. The Original Man is armed with five different shields of light (reflections of the five Shekhinas), which he loses to the forces of darkness in the ensuing battle, described as a kind of "bait" to trick the forces of darkness, as the forces of darkness greedily consume as much light as they can. When the Original Man comes to, he is trapped among the forces of darkness.

The Second Creation
Then the Father of Greatness begins the Second Creation, calling to the Living Spirit, who calls to his five sons, and sends a call to the Original Man (Call then becomes a Manichaean deity). An answer (Answer becomes another Manichaean deity) then returns from the Original Man to the World of Light. The Mother of Life, the Living Spirit, and his five sons begin to create the universe from the bodies of the evil beings of the World of Darkness, together with the light that they have swallowed. Ten heavens and eight earths are created, all consisting of various mixtures of the evil material beings from the World of Darkness and the swallowed light. The sun, moon, and stars are all created from light recovered from the World of Darkness. The waxing and waning of the moon is described as the moon filling with light, which passes to the sun, then through the Milky Way, and eventually back to the World of Light.

The Third Creation
Great demons (called archons in bar-Khonai's account) are hung out over the heavens, and then the Father of Greatness begins the Third Creation. Light is recovered from out of the material bodies of the male and female evil beings and demons, by causing them to become sexually aroused in greed, towards beautiful images of the beings of light, such as the Third Messenger and the Virgins of Light. However, as soon as the light is expelled from their bodies and falls to the earth (some in the form of abortions – the source of fallen angels in the Manichaean myth), the evil beings continue to swallow up as much of it as they can to keep the light inside of them. This results eventually in the evil beings swallowing huge quantities of light, copulating, and producing Adam and Eve. The Father of Greatness then sends the Radiant Jesus to awaken Adam, and to enlighten him to the true source of the light that is trapped in his material body. Adam and Eve, however, eventually copulate, and produce more human beings, trapping the light in bodies of mankind throughout human history. The appearance of the Prophet Mani was another attempt by the World of Light to reveal to mankind the true source of the spiritual light imprisoned within their material bodies.

View of Judaism in the Acta Archelai
According to Hegemonius' portrayal of Mani, the devil god which created the world was the Jewish Jehovah. Hegemonius reports that Mani said, "It is the Prince of Darkness who spoke with Moses, the Jews and their priests. Thus the Christians, the Jews, and the Pagans are involved in the same error when they worship this God. For he leads them astray in the lusts he taught them." He goes on to state: "Now, he who spoke with Moses, the Jews, and the priests he says is the archont of Darkness, and the Christians, Jews, and pagans (ethnic) are one and the same, as they revere the same god. For in his aspirations he seduces them, as he is not the god of truth. And so therefore all those who put their hope in the god who spoke with Moses and the prophets have (this in store for themselves, namely) to be bound with him, because they did not put their hope in the god of truth. For that one spoke with them (only) according to their own aspirations."

Mani's influences
Mani believed that the teachings of Buddha, Zoroaster, and Jesus were incomplete, and that his revelations were for the entire world, calling his teachings the "Religion of Light." Manichaean writings indicate that Mani received revelations when he was 12 and again when he was 24, and over this time period he grew dissatisfied with the Elcesaite sect he was born into. Mani began preaching at an early age and was possibly influenced by contemporary Babylonian-Aramaic movements such as Mandaeanism, and Aramaic translations of Jewish apocalyptic writings similar to those found at Qumran (such as the book of Enoch literature), and by the Syriac dualist-gnostic writer Bardaisan (who lived a generation before Mani). With the discovery of the Mani-Codex, it also became clear that he was raised in a Jewish-Christian baptism sect, the Elcesaites, and was influenced by their writings as well. According to biographies preserved by Ibn al-Nadim and the Persian polymath al-Biruni, he allegedly received a revelation as a youth from a spirit, whom he would later call his Twin (Aramaic Tauma, from which is also derived the name of the apostle Thomas, the "twin"), his Syzygos (Greek for "partner", in the Cologne Mani-Codex), his Double, his Protective Angel or Divine Self. It taught him truths which he developed into a religion. His divine Twin or true Self brought Mani to self-realization. He claimed to be the Paraclete of the Truth, as promised in the New Testament.

Manichaeism's views on Jesus
Jesus in Manichaeism possessed three separate identities: Jesus the Luminous, Jesus the Messiah and Jesus patibilis (the suffering Jesus). As Jesus the Luminous... his primary role was as supreme revealer and guide and it was he who woke Adam from his slumber and revealed to him the divine origins of his soul and its painful captivity by the body and mixture with matter. Jesus the Messiah was a historical being who was the prophet of the Jews and the forerunner of Mani. However, the Manichaeans believed he was wholly divine. He never experienced human birth as notions of physical conception and birth filled the Manichaeans with horror and the Christian doctrine of virgin birth was regarded as equally obscene. Since he was the light of the world, where was this light, they asked, when he was in the womb of the Virgin? Jesus the Messiah was truly born at his baptism as it was on that occasion that the Father openly acknowledged his sonship. The suffering, death and resurrection of this Jesus were in appearance only as they had no salvific value but were an exemplum of the suffering and eventual deliverance of the human soul and a prefiguration of Mani’s own martyrdom. The pain suffered by the imprisoned Light-Particles in the whole of the visible universe, on the other hand, was real and immanent. This was symbolized by the mystic placing of the Cross whereby the wounds of the passion of our souls are set forth. On this mystical Cross of Light was suspended the Suffering Jesus (Jesus patibilis) who was the life and salvation of Man. This mystica cruxificio was present in every tree, herb, fruit, vegetable and even stones and the soil. This constant and universal suffering of the captive soul is exquisitely expressed in one of the Coptic Manichaean psalms.

Historians also note that Mani declared himself to be an "apostle of Jesus Christ" Manichaean tradition is also noted to have claimed that Mani was the reincarnation of different religious figures from Buddha, Krishna, Zoroaster, and Jesus.

Book of Enoch
Another source of Mani's scriptures was original Aramaic writings relating to the book of Enoch literature (see the Book of Enoch and the Second Book of Enoch), as well as an otherwise unknown section of the book of Enoch called the "Book of Giants". This book was quoted directly, and expanded on by Mani, becoming one of the original six Syriac writings of the Manichaean Church. Besides brief references by non-Manichaean authors through the centuries, no original sources of "The Book of Giants" (which is actually part six of the "Book of Enoch") were available until the 20th century.



Scattered fragments of both the original Aramaic "Book of Giants" (which were analyzed and published by Józef Milik in 1976) and of the Manichaean version of the same name (analyzed and published by W.B. Henning in 1943) were found with the discovery in the twentieth century of the Dead Sea Scrolls in the Judaean Desert and the Manichaean writings of the Uyghur Manichaean kingdom in Turpan. Henning wrote in his analysis of them:

From a careful reading of the Enoch literature and the Book of Giants, alongside the description of the Manichaean myth, it becomes clear that the "Great King of Honor" of this myth (a being that sits as a guard to the world of light at the seventh of ten heavens in the Manichaean myth) is identical with the King of Honor sitting on the heavenly throne in the Enoch literature. In the Aramaic book of Enoch, in the Qumran writings in general, and in the original Syriac section of Manichaean scriptures quoted by Theodore bar Konai, he is called "malka raba de-ikara" (the great king of honor).