• La doctrine cathare considérait l’univers comme la création d’un Démiurge issu du principe du Mal, siège des tentations et corruptible, tandis que le paradis procède du principe du Bien, seul Dieu réel, offrant rédemption et élévation spirituelle.
• Le corps humain est considéré comme la prison matérielle des âmes d’anges précipitées sur terre lors d’une agression du Démiurge, contre lequel le Bien ne peut s'opposer frontalement.
• Les âmes errent de corps en corps et de mort en naissance, selon le principe de la métempsycose ou réincarnation.
• Seul le baptême spirituel – le Consolament du Bon Chrétien – a la capacité de permettre à l'esprit de se mettre dans le cheminement qui lui donnera la possibilité d'accéder à la grâce divine et de permettre ainsi après une ultime mort terrestre à l’esprit de retrouver sa part restée dans la création divine spirituelle.
• Le Catharisme attribuait l’Ancien Testament au Démiurge, et le Nouveau Testament à l'envoyé de Dieu (Christ), ce qui constitue une continuation logique des groupes spirituels l'ayant précédé, Paulinisme, Marcionisme, Paulicianisme ainsi que le Bogomilisme, mouvement frère né en Bulgarie.
• Le nom de « Cathares » a été donné par les ennemis de ce mouvement, jugé hérétique par l’Église catholique romaine, et adopté tardivement par les historiens.
• Le Catharisme ne s'appuie pas sur une théologie puisqu'il considère que Dieu, inconnaissable et non accessible, est absent de ce monde.
• Cette doctrine est le fruit d'un travail de recherche scripturaire, prenant en compte le Nouveau Testament, notamment l'Évangile selon Jean et l'Évangile selon Luc. Mais également les écrits de Marcion et ceux de Paul de Tarse.
La question de la dualité: un Dieu bon et un Dieu mauvais
• Dieu, appelé le principe Bon, existe de toute éternité et n'aura pas de fin.
Il est parfait et son œuvre est parfaite, inaltérable et éternelle. Il est omniscient et tout puissant dans le Bien. Dieu est le créateur de ce qui est, et ce qu'il n'a pas créé n'est rien.
Les esprits, appelés anges par simplification, sont de nature divine.
• Le principe mauvais ambitionnant d'imiter Dieu, est parvenu à détourner une partie des esprits de la création divine.
Le principe Mauvais a attiré les esprits par force (Catharisme absolu ou dyarchien), ou par tentation (Catharisme mitigé ou monarchien), car il n'a d'existence que pour autant qu'il puisse se mêler à la création divine (le Bien).
• Introduits dans des corps charnels fabriqués par Lucifer, ces êtres sont différents de l'âme qui est de création maléfique, et qui assure la survie du corps charnel.
• Cette création, issue d'un Démiurge imparfait et non éternel, est imparfaite et corruptible. Elle a eu un commencement et elle aura une fin. Cette fin surviendra quand le Mal s'étendra sur la création et que les esprits auront réussi à s'extraire de leur prison charnelle pour retourner à Dieu. Alors, le Mal, ayant perdu les avantages du mélange, redeviendra Néant.
Le Mal est donc vainqueur dans le temps, mais son accomplissement constitue sa perte. Il est donc vaincu dans l'éternité.
• Le Dieu de l'Ancien Testament est en fait l'envoyé du Mal, comme le disait déjà le Marcionisme, et les livres de l'Ancien Testament ne sont donc pas reconnus comme canoniques, mais sont l'émanation de l'Esprit Mauvais.
• Les Cathares absolus pensaient que le principe du Mal ne pouvait trouver son origine dans le principe du Bien. Autrement dit, représentant le Bien absolu, Dieu ne pouvait avoir créé un ange corruptible (Lucifer). Pour les Cathares mitigés, les deux principes, le Bien et le Mal, coexistent depuis la création divine, puisque c'est hors de cette création qu'ils se trouvent.
Les restrictions de la vie terrestre
• Les relations sexuelles, que ce soit dans le mariage ou en dehors, relevaient de la même impureté, et devaient être évitées pour les Parfaits. Les Parfaits avaient à cœur de mener leurs contemporains sur la voie du salut afin d'écourter, un tant soit peu, le cycle des passages en ce bas monde.
• Afin de ne pas procréer, ils étaient astreints à la chasteté, et devaient constamment aller par deux personnes du même sexe.
• Chacun avait son sòci, ou compagnon, ou sa sòcia pour les femmes. Cette prédication au coin du feu de deux personnes de même sexe conduira à l'accusation de bougrerie (c'est-à-dire d’homosexualité) fréquemment enregistrée dans les registres de l'Inquisition.
• Cette façon de vivre toujours au moins à deux tenait à la conviction que l'esprit seul ne peut éviter de se fourvoyer alors qu'avec au moins un compagnon ou une compagne, les tentations de la chair sont plus faciles à combattre.
• Les « Parfaits » ne devaient pas mentir, ni jurer, s'abstenir de tout vice, de toute méchanceté, en un mot être simplement de bons chrétiens selon les Évangiles.
La mission du Christ sur Terre
• Dans le Catharisme, Jésus-Christ est comparé, par sa Kénose, à un oiseau, « un pélican qui est lumineux comme le soleil et qui accompagne le soleil (...) afin que le mal ne pût à l'avenir mutiler ses petits [les créatures de Dieu] et leur enlever le bec. »
• Le Christ, fils de Dieu, et envoyé par Lui, est venu pour leur révéler leur origine céleste et pour leur montrer le moyen de retourner aux cieux. Ainsi, le Christ est uniquement l'envoyé du Père venu apporter le message du salut aux hommes : le Christ est le messager mais aussi le message en tant que tel d'Amour divin, par son exemplarité il ne s'est pas soumis au Mal par l'incarnation, et est demeuré un pur esprit.
• Marie n'a, pour les Cathares, jamais nourri Jésus quand il était dans son ventre, elle n'assurait que sa protection.
• Les Cathares considèrent Christ comme une entité divine dont l’incarnation n’est pas envisageable d'un point de vue doctrinal, car cette incarnation en ferait une autre victime du démiurge.
Sur l'Esprit-Saint et l'esprit en général
• L'esprit est transmis, soit par les générations depuis le premier homme, soit par transmigration dans un nouveau-né après la mort (réincarnation).
• C’est uniquement par le Saint-Esprit que l'esprit peut être libéré du monde physique, et c’est par le baptême, par imposition des mains, reçu par les apôtres et transmis par eux, que l’esprit pourra accéder au Salut.
• Le baptême ne peut être administré à un jeune enfant de moins de 13 ou 14 ans, car il est jugé inapte à discerner l'importance de cet acte. Le baptême cathare, nommé Consolamentum, devait être administré à une personne en connaissance de cause et sur la base de sa conviction.
Refus de l'alimentation carnée
• Outre l'interdit du meurtre, les « Parfaits » ne devaient pas tuer les animaux. En cela ils s'interdisaient toutes viandes ainsi que le lait et les autres produits dérivés.
• Le jeûne était de pratique courante. Trois carêmes annuels étaient pratiqués. L'« Endura » était un jeûne à mort, qui a pu conduire certains « Parfaits » à la mort pendant l'inquisition en raison de situation particulière.
• Pour les Cathares, l'abstinence de nourriture animale n'est pas une privation. Il s'agit d’un prolongement de l’interdit du meurtre à toute vie animale. En effet, tous les animaux, dans la perspective cathare, sont susceptibles d'avoir reçu une âme céleste.
• Le végétarisme cathare était un refus de commettre la violence à l'égard d'une créature « ayant du sang », principe pour eux des « vrais Chrétiens ».
Les Cathares fréquentaient les paysans, et essayaient de modifier leur mentalité. Ils leur recommandaient, par exemple, de traiter les animaux avec douceur :
« Guillemette, voyant un croyant cathare faisant fonction de Parfait battre méchamment son ânesse, ne contient pas son indignation : « ça se dit receveur d'âmes, et ça martyrise les animaux ! »
— René Nelli, La Vie quotidienne des Cathares du Languedoc au XIIIe siècle.
• Si les Parfaits tombaient par hasard sur un animal pris au piège, ils avaient le devoir de le délivrer, mais, de ce fait, ils causaient un dommage au chasseur.
Alors, bien que leur rituel ne leur en fît pas obligation, ils faisaient partir le lièvre et laissaient à sa place une pièce de monnaie.
• Le corps humain est considéré comme la prison matérielle des âmes d’anges précipitées sur terre lors d’une agression du Démiurge, contre lequel le Bien ne peut s'opposer frontalement.
• Les âmes errent de corps en corps et de mort en naissance, selon le principe de la métempsycose ou réincarnation.
• Seul le baptême spirituel – le Consolament du Bon Chrétien – a la capacité de permettre à l'esprit de se mettre dans le cheminement qui lui donnera la possibilité d'accéder à la grâce divine et de permettre ainsi après une ultime mort terrestre à l’esprit de retrouver sa part restée dans la création divine spirituelle.
• Le Catharisme attribuait l’Ancien Testament au Démiurge, et le Nouveau Testament à l'envoyé de Dieu (Christ), ce qui constitue une continuation logique des groupes spirituels l'ayant précédé, Paulinisme, Marcionisme, Paulicianisme ainsi que le Bogomilisme, mouvement frère né en Bulgarie.
Illustration :
• Le nom de « Cathares » a été donné par les ennemis de ce mouvement, jugé hérétique par l’Église catholique romaine, et adopté tardivement par les historiens.
• Le Catharisme ne s'appuie pas sur une théologie puisqu'il considère que Dieu, inconnaissable et non accessible, est absent de ce monde.
• Cette doctrine est le fruit d'un travail de recherche scripturaire, prenant en compte le Nouveau Testament, notamment l'Évangile selon Jean et l'Évangile selon Luc. Mais également les écrits de Marcion et ceux de Paul de Tarse.
La question de la dualité: un Dieu bon et un Dieu mauvais
• Dieu, appelé le principe Bon, existe de toute éternité et n'aura pas de fin.
Il est parfait et son œuvre est parfaite, inaltérable et éternelle. Il est omniscient et tout puissant dans le Bien. Dieu est le créateur de ce qui est, et ce qu'il n'a pas créé n'est rien.
Les esprits, appelés anges par simplification, sont de nature divine.
• Le principe mauvais ambitionnant d'imiter Dieu, est parvenu à détourner une partie des esprits de la création divine.
Le principe Mauvais a attiré les esprits par force (Catharisme absolu ou dyarchien), ou par tentation (Catharisme mitigé ou monarchien), car il n'a d'existence que pour autant qu'il puisse se mêler à la création divine (le Bien).
• Introduits dans des corps charnels fabriqués par Lucifer, ces êtres sont différents de l'âme qui est de création maléfique, et qui assure la survie du corps charnel.
• Cette création, issue d'un Démiurge imparfait et non éternel, est imparfaite et corruptible. Elle a eu un commencement et elle aura une fin. Cette fin surviendra quand le Mal s'étendra sur la création et que les esprits auront réussi à s'extraire de leur prison charnelle pour retourner à Dieu. Alors, le Mal, ayant perdu les avantages du mélange, redeviendra Néant.
Le Mal est donc vainqueur dans le temps, mais son accomplissement constitue sa perte. Il est donc vaincu dans l'éternité.
• Le Dieu de l'Ancien Testament est en fait l'envoyé du Mal, comme le disait déjà le Marcionisme, et les livres de l'Ancien Testament ne sont donc pas reconnus comme canoniques, mais sont l'émanation de l'Esprit Mauvais.
• Les Cathares absolus pensaient que le principe du Mal ne pouvait trouver son origine dans le principe du Bien. Autrement dit, représentant le Bien absolu, Dieu ne pouvait avoir créé un ange corruptible (Lucifer). Pour les Cathares mitigés, les deux principes, le Bien et le Mal, coexistent depuis la création divine, puisque c'est hors de cette création qu'ils se trouvent.
Les restrictions de la vie terrestre
• Les relations sexuelles, que ce soit dans le mariage ou en dehors, relevaient de la même impureté, et devaient être évitées pour les Parfaits. Les Parfaits avaient à cœur de mener leurs contemporains sur la voie du salut afin d'écourter, un tant soit peu, le cycle des passages en ce bas monde.
• Afin de ne pas procréer, ils étaient astreints à la chasteté, et devaient constamment aller par deux personnes du même sexe.
• Chacun avait son sòci, ou compagnon, ou sa sòcia pour les femmes. Cette prédication au coin du feu de deux personnes de même sexe conduira à l'accusation de bougrerie (c'est-à-dire d’homosexualité) fréquemment enregistrée dans les registres de l'Inquisition.
• Cette façon de vivre toujours au moins à deux tenait à la conviction que l'esprit seul ne peut éviter de se fourvoyer alors qu'avec au moins un compagnon ou une compagne, les tentations de la chair sont plus faciles à combattre.
• Les « Parfaits » ne devaient pas mentir, ni jurer, s'abstenir de tout vice, de toute méchanceté, en un mot être simplement de bons chrétiens selon les Évangiles.
La mission du Christ sur Terre
• Dans le Catharisme, Jésus-Christ est comparé, par sa Kénose, à un oiseau, « un pélican qui est lumineux comme le soleil et qui accompagne le soleil (...) afin que le mal ne pût à l'avenir mutiler ses petits [les créatures de Dieu] et leur enlever le bec. »
Illustration :
• Le Christ, fils de Dieu, et envoyé par Lui, est venu pour leur révéler leur origine céleste et pour leur montrer le moyen de retourner aux cieux. Ainsi, le Christ est uniquement l'envoyé du Père venu apporter le message du salut aux hommes : le Christ est le messager mais aussi le message en tant que tel d'Amour divin, par son exemplarité il ne s'est pas soumis au Mal par l'incarnation, et est demeuré un pur esprit.
• Marie n'a, pour les Cathares, jamais nourri Jésus quand il était dans son ventre, elle n'assurait que sa protection.
• Les Cathares considèrent Christ comme une entité divine dont l’incarnation n’est pas envisageable d'un point de vue doctrinal, car cette incarnation en ferait une autre victime du démiurge.
Sur l'Esprit-Saint et l'esprit en général
• L'esprit est transmis, soit par les générations depuis le premier homme, soit par transmigration dans un nouveau-né après la mort (réincarnation).
• C’est uniquement par le Saint-Esprit que l'esprit peut être libéré du monde physique, et c’est par le baptême, par imposition des mains, reçu par les apôtres et transmis par eux, que l’esprit pourra accéder au Salut.
• Le baptême ne peut être administré à un jeune enfant de moins de 13 ou 14 ans, car il est jugé inapte à discerner l'importance de cet acte. Le baptême cathare, nommé Consolamentum, devait être administré à une personne en connaissance de cause et sur la base de sa conviction.
Refus de l'alimentation carnée
• Outre l'interdit du meurtre, les « Parfaits » ne devaient pas tuer les animaux. En cela ils s'interdisaient toutes viandes ainsi que le lait et les autres produits dérivés.
• Le jeûne était de pratique courante. Trois carêmes annuels étaient pratiqués. L'« Endura » était un jeûne à mort, qui a pu conduire certains « Parfaits » à la mort pendant l'inquisition en raison de situation particulière.
• Pour les Cathares, l'abstinence de nourriture animale n'est pas une privation. Il s'agit d’un prolongement de l’interdit du meurtre à toute vie animale. En effet, tous les animaux, dans la perspective cathare, sont susceptibles d'avoir reçu une âme céleste.
• Le végétarisme cathare était un refus de commettre la violence à l'égard d'une créature « ayant du sang », principe pour eux des « vrais Chrétiens ».
Les Cathares fréquentaient les paysans, et essayaient de modifier leur mentalité. Ils leur recommandaient, par exemple, de traiter les animaux avec douceur :
« Guillemette, voyant un croyant cathare faisant fonction de Parfait battre méchamment son ânesse, ne contient pas son indignation : « ça se dit receveur d'âmes, et ça martyrise les animaux ! »
— René Nelli, La Vie quotidienne des Cathares du Languedoc au XIIIe siècle.
• Si les Parfaits tombaient par hasard sur un animal pris au piège, ils avaient le devoir de le délivrer, mais, de ce fait, ils causaient un dommage au chasseur.
Alors, bien que leur rituel ne leur en fît pas obligation, ils faisaient partir le lièvre et laissaient à sa place une pièce de monnaie.
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Dernière édition par Admin le Lun 8 Mai - 12:48, édité 13 fois