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descriptionLes fondements du Catharisme EmptyLes fondements du Catharisme

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• La doctrine cathare considérait l’univers comme la création d’un Démiurge issu du principe du Mal, siège des tentations et corruptible, tandis que le paradis procède du principe du Bien, seul Dieu réel, offrant rédemption et élévation spirituelle.
• Le corps humain est considéré comme la prison matérielle des âmes d’anges précipitées sur terre lors d’une agression du Démiurge, contre lequel le Bien ne peut s'opposer frontalement.
• Les âmes errent de corps en corps et de mort en naissance, selon le principe de la métempsycose ou réincarnation.
• Seul le baptême spirituel – le Consolament du Bon Chrétien – a la capacité de permettre à l'esprit de se mettre dans le cheminement qui lui donnera la possibilité d'accéder à la grâce divine et de permettre ainsi après une ultime mort terrestre à l’esprit de retrouver sa part restée dans la création divine spirituelle.
• Le Catharisme attribuait l’Ancien Testament au Démiurge, et le Nouveau Testament à l'envoyé de Dieu (Christ), ce qui constitue une continuation logique des groupes spirituels l'ayant précédé, Paulinisme, Marcionisme, Paulicianisme ainsi que le Bogomilisme, mouvement frère né en Bulgarie.

Illustration :


• Le nom de « Cathares » a été donné par les ennemis de ce mouvement, jugé hérétique par l’Église catholique romaine, et adopté tardivement par les historiens.
• Le Catharisme ne s'appuie pas sur une théologie puisqu'il considère que Dieu, inconnaissable et non accessible, est absent de ce monde.
• Cette doctrine est le fruit d'un travail de recherche scripturaire, prenant en compte le Nouveau Testament, notamment l'Évangile selon Jean et l'Évangile selon Luc. Mais également les écrits de Marcion et ceux de Paul de Tarse.

La question de la dualité: un Dieu bon et un Dieu mauvais
• Dieu, appelé le principe Bon, existe de toute éternité et n'aura pas de fin.
Il est parfait et son œuvre est parfaite, inaltérable et éternelle. Il est omniscient et tout puissant dans le Bien. Dieu est le créateur de ce qui est, et ce qu'il n'a pas créé n'est rien.
Les esprits, appelés anges par simplification, sont de nature divine.
• Le principe mauvais ambitionnant d'imiter Dieu, est parvenu à détourner une partie des esprits de la création divine.
Le principe Mauvais a attiré les esprits par force (Catharisme absolu ou dyarchien), ou par tentation (Catharisme mitigé ou monarchien), car il n'a d'existence que pour autant qu'il puisse se mêler à la création divine (le Bien).
• Introduits dans des corps charnels fabriqués par Lucifer, ces êtres sont différents de l'âme qui est de création maléfique, et qui assure la survie du corps charnel.
• Cette création, issue d'un Démiurge imparfait et non éternel, est imparfaite et corruptible. Elle a eu un commencement et elle aura une fin. Cette fin surviendra quand le Mal s'étendra sur la création et que les esprits auront réussi à s'extraire de leur prison charnelle pour retourner à Dieu. Alors, le Mal, ayant perdu les avantages du mélange, redeviendra Néant.
Le Mal est donc vainqueur dans le temps, mais son accomplissement constitue sa perte. Il est donc vaincu dans l'éternité.
• Le Dieu de l'Ancien Testament est en fait l'envoyé du Mal, comme le disait déjà le Marcionisme, et les livres de l'Ancien Testament ne sont donc pas reconnus comme canoniques, mais sont l'émanation de l'Esprit Mauvais.
• Les Cathares absolus pensaient que le principe du Mal ne pouvait trouver son origine dans le principe du Bien. Autrement dit, représentant le Bien absolu, Dieu ne pouvait avoir créé un ange corruptible (Lucifer). Pour les Cathares mitigés, les deux principes, le Bien et le Mal, coexistent depuis la création divine, puisque c'est hors de cette création qu'ils se trouvent.

Les restrictions de la vie terrestre
• Les relations sexuelles, que ce soit dans le mariage ou en dehors, relevaient de la même impureté, et devaient être évitées pour les Parfaits. Les Parfaits avaient à cœur de mener leurs contemporains sur la voie du salut afin d'écourter, un tant soit peu, le cycle des passages en ce bas monde.
• Afin de ne pas procréer, ils étaient astreints à la chasteté, et devaient constamment aller par deux personnes du même sexe.
• Chacun avait son sòci, ou compagnon, ou sa sòcia pour les femmes. Cette prédication au coin du feu de deux personnes de même sexe conduira à l'accusation de bougrerie (c'est-à-dire d’homosexualité) fréquemment enregistrée dans les registres de l'Inquisition.
• Cette façon de vivre toujours au moins à deux tenait à la conviction que l'esprit seul ne peut éviter de se fourvoyer alors qu'avec au moins un compagnon ou une compagne, les tentations de la chair sont plus faciles à combattre.
• Les « Parfaits » ne devaient pas mentir, ni jurer, s'abstenir de tout vice, de toute méchanceté, en un mot être simplement de bons chrétiens selon les Évangiles.

La mission du Christ sur Terre
• Dans le Catharisme, Jésus-Christ est comparé, par sa Kénose, à un oiseau, « un pélican qui est lumineux comme le soleil et qui accompagne le soleil (...) afin que le mal ne pût à l'avenir mutiler ses petits [les créatures de Dieu] et leur enlever le bec. »

Illustration :


• Le Christ, fils de Dieu, et envoyé par Lui, est venu pour leur révéler leur origine céleste et pour leur montrer le moyen de retourner aux cieux. Ainsi, le Christ est uniquement l'envoyé du Père venu apporter le message du salut aux hommes : le Christ est le messager mais aussi le message en tant que tel d'Amour divin, par son exemplarité il ne s'est pas soumis au Mal par l'incarnation, et est demeuré un pur esprit.
• Marie n'a, pour les Cathares, jamais nourri Jésus quand il était dans son ventre, elle n'assurait que sa protection.
• Les Cathares considèrent Christ comme une entité divine dont l’incarnation n’est pas envisageable d'un point de vue doctrinal, car cette incarnation en ferait une autre victime du démiurge.

Sur l'Esprit-Saint et l'esprit en général
• L'esprit est transmis, soit par les générations depuis le premier homme, soit par transmigration dans un nouveau-né après la mort (réincarnation).
• C’est uniquement par le Saint-Esprit que l'esprit peut être libéré du monde physique, et c’est par le baptême, par imposition des mains, reçu par les apôtres et transmis par eux, que l’esprit pourra accéder au Salut.
• Le baptême ne peut être administré à un jeune enfant de moins de 13 ou 14 ans, car il est jugé inapte à discerner l'importance de cet acte. Le baptême cathare, nommé Consolamentum, devait être administré à une personne en connaissance de cause et sur la base de sa conviction.

Refus de l'alimentation carnée
• Outre l'interdit du meurtre, les « Parfaits » ne devaient pas tuer les animaux. En cela ils s'interdisaient toutes viandes ainsi que le lait et les autres produits dérivés.
• Le jeûne était de pratique courante. Trois carêmes annuels étaient pratiqués.  L'« Endura » était un jeûne à mort, qui a pu conduire certains « Parfaits » à la mort pendant l'inquisition en raison de situation particulière.
• Pour les Cathares, l'abstinence de nourriture animale n'est pas une privation. Il s'agit d’un prolongement de l’interdit du meurtre à toute vie animale. En effet, tous les animaux, dans la perspective cathare, sont susceptibles d'avoir reçu une âme céleste.
• Le végétarisme cathare était un refus de commettre la violence à l'égard d'une créature « ayant du sang », principe pour eux des « vrais Chrétiens ».
Les Cathares fréquentaient les paysans, et essayaient de modifier leur mentalité. Ils leur recommandaient, par exemple, de traiter les animaux avec douceur :

« Guillemette, voyant un croyant cathare faisant fonction de Parfait battre méchamment son ânesse, ne contient pas son indignation : « ça se dit receveur d'âmes, et ça martyrise les animaux ! »
— René Nelli, La Vie quotidienne des Cathares du Languedoc au XIIIe siècle.

• Si les Parfaits tombaient par hasard sur un animal pris au piège, ils avaient le devoir de le délivrer, mais, de ce fait, ils causaient un dommage au chasseur.
Alors, bien que leur rituel ne leur en fît pas obligation, ils faisaient partir le lièvre et laissaient à sa place une pièce de monnaie.



Dernière édition par Admin le Lun 8 Mai - 12:48, édité 13 fois

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Bernard Délicieux, l'agitateur du Languedoc
• C'était l'un des plus acharnés opposants à l'inquisition.
• Les Cathares ne craignent pas le bûcher et croient en la résurrection. L'esprit créé par le Dieu du bien, ne meurt pas et se réincarne. Les esprits vont de tunique en tunique jusqu'à en trouver une.
• Chaque âme peut connaître neuf corps. A la dernière incarnation (la neuvième) ou bien l'issue sera celle d'un bon chrétien avec passage au paradis ou bien chute en enfer.
• On définit les Cathares comme des Chrétiens dualistes. Ils n'avaient pas de lieu de culte, peu de sacrements et niaient l'Eucharistie.
• On définit cette Eglise hérétique comme un Christianisme médiéval dans lequel, le clergé, les bons-hommes rejetaient le Pape de Rome, symbole du mal qui persécute et excommunie.

Illustration :


Le but de l'incarnation du Christ
• Le Christ est venu délivrer un message, offrir aux hommes la clef de leur salut.
• De nature divine il ne s'est pas incarné mais n'a pris que l'apparence humaine. Dieu n'aurait pas permis qu'il subît l'affreux supplice de la croix. Les tortionnaires du Golgotha n'ont crucifié qu'une ombre. Il n'y a donc pas eu rédemption mais appel. Jésus est venu tirer les âmes déchues de leur sommeil et leur proposer un modèle de vie. Il a attisé les étincelles divines enfouies dans le corps de chacun. La fin du monde ne sera pas catastrophique mais aura lieu progressivement avec le départ des âmes sauvées ; Satan restant seul dans son néant.
• Pour les Cathares le corps du Christ a été créé par le Diable et le clergé chrétien ne pratique qu'une catéchèse de peur sur l'idée que faute de pardon l'enfer est au bout de la vie.
• Le Cathare est sûr de retrouver le monde du Bon s'il adhère à la foi cathare.

Une réponse au problème du mal
• Pour certains Cathares dit mitigés, le Dieu bon est supérieur au Dieu mauvais et le mal n'est que la création d'un ange rebelle, déchu, tombé du ciel, Lucifer. Lucifer est le seul auteur de la création du mal.
• Pour d'autres, les Cathares absolus, le Bien et le Mal sont sur le même pied d'égalité et c'est la réalité seulement qui est une création satanique.
• Les hommes qui peuplent la terre sont donc des damnés qui se reproduisent. Cette deuxième conception se retrouve chez les Cathares qui dénonceront la procréation pour obtenir l'extinction du monde.
• La doctrine cathare est finalement plus optimiste que l'Eglise romaine qui juge qu'un enfer éternel attend les pécheurs.
• L'église des bons-hommes croit au salut des âmes, assuré pour chacun, qui se purifie au fil de ses vies successives.

L'idéologie cathare sur l'emprisonnement de l'esprit
• Les Cathares théorisent l'existence d'un principe "mauvais" à l'origine du monde matériel. Au Dieu bon qui règne sur le monde spirituel, s'oppose le monde matériel gouverné par Satan. L'homme n'est qu'un esprit enfermé dans la matière par la ruse du Malin.
• Les Cathares veulent libérer l'homme de la matière et lui rendre sa pureté divine. Avec le "Consolament", les cathares sont ramenés à la lumière.
• Lucifer, ange déchu, créature initialement bonne, se serait révolté contre son Dieu : ainsi le mal serait né du libre-arbitre de Satan, et une deuxième fois du libre-arbitre de l'homme.

Le rejet du système féodal
• Les prêtres cathares se reconnaissaient aisément avec les cheveux longs et la barbe. Ils étaient vêtus de noir et portaient une sorte de toque ou de bonnet rond.
• La doctrine cathare aboutit à rejeter le système féodal, le paiement des impôts, la justice seigneuriale ou royale.

Illustration :


Les abstinences rituelles
• Continents, abstinents, végétariens, non-violents, pauvres, entraînés à la parole publique, à la prédication, instruits des textes sacrés, les Cathares parcourent les routes.
• Le Parfait doit respecter l'abstinence, s'abstenir de tout rapport sexuel, de consommer de la viande, des œufs, du lait. Le poisson est curieusement autorisé.
• Il doit respecter trois carêmes de quarante jours chaque année avec certains jours un jeune renforcé n'autorisant que le pain et l'eau.
• Les parfaits doivent vivre à deux et travailler, posséder leurs instruments de cuisson et les laver 5 fois. Il leur est interdit de prêter serment.

Source :


Dernière édition par Admin le Lun 8 Mai - 13:04, édité 2 fois

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La religion du Salut
• Le Catharisme est une religion du Salut fondée sur la Révélation. Son Livre Saint est le Nouveau Testament. Sa prière est le Pater. L'Envoyé de Dieu, auteur de la Révélation, est le Christ, et lui seul.
• Le Salut s'opère par l'ascèse et le baptême.
• Le Catharisme est donc un Christianisme ; il ne s'est jamais prétendu autre chose, et s'est même affirmé comme porteur de l'authentique message du Christ.
• Ils ne croyaient ni au baptême par l'eau, ni à l'Eucharistie, pas plus qu'à aucun des sacrements de l'Eglise catholique.

Comment le Catharisme fût découvert ?
• L'univers conceptuel des textes cathares est totalement étranger, dans son vocabulaire, dans ses images, dans ses mythes, à celui des écrits manichéens.
• Un certain nombre de croyances fondamentales du Catharisme sont antérieures à Manès, qui les a certainement puisées lui-même chez les sectes gnostiques au sein desquelles il fit son éducation : l'idée qu'il y a deux Principes créateurs opposés, que l'âme est incréée et que, parcelle de substance divine, elle est exilée dans un monde mauvais, prisonnière de la Matière et du Temps qui lui ont fait oublier sa véritable essence ; l'idée que le salut doit nécessairement passer par une initiation, par l'infusion d'une connaissance illuminatrice ; tout cela, qui est à la fois Manichéen et Cathare, fut d'abord Gnostique.

L'origine du mot "Cathare"
• Le terme ne fut utilisé que par leurs adversaires, et il a de toute évidence une connotation infamante chez celui qui l'employa pour la première fois dans ses sermons, en 1163, le moine allemand Eckbert de Schonau.
• Alain de Lille écrit qu'on les appelle ainsi, du latin catus, « chat », parce que « à ce qu'on raconte, ils baisent le derrière d'un chat sous la forme duquel leur apparaît Lucifer ... ».

Le Monde et le Royaume
D'une part, des réalités spirituelles, invisibles et éternelles : c'est le Royaume du Dieu bon dont les âmes sont des émanations.
Ce Royaume, ce sont « la Terre nouvelle et les Cieux nouveaux » dont parle Jean dans son Évangile et dans l'Apocalypse ; « nouveaux », c'est-à-dire « autres », absolument différents, par essence, de la terre et des cieux visibles.
D'autre part, ce Monde visible, ensemble de réalités matérielles et temporelles, donc transitoires, vouées à la corruption et à la destruction.
C'est dans ce Monde que le Mal se manifeste : les corps de chair connaissent la souffrance, la dégradation, la mort ; tous les vices, tous les malheurs, tous les maux, sont liés à la condition matérielle. Jean l'a dit : le Monde « est tout entier posé dans le Mal ».
• Des citations du Nouveau Testament relevées par les Cathares étayent cette opposition fondamentale du Monde et du Royaume : « Ce que l'on voit est transitoire, ce que l'on ne voit pas est éternel », « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas », « Mon Royaume n'est pas de ce Monde », « Je ne suis pas de ce Monde », etc.

La Théologie des Deux Principes
• Les Cathares ne peuvent concevoir qu'un Etre unique ait pu créer à la fois le Royaume incorruptible où il n'y a pas de place pour le Mal, et le Monde transitoire où le Mal se manifeste. Il faut donc supposer deux principes créateurs distincts et opposés.
Cette croyance fondamentale du Catharisme fait appel à trois types d'arguments :
Un argument de pure logique formelle.
Les Cathares citent l’Évangile de Matthieu : « Tout arbre qui est mauvais porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut produire de mauvais fruits, ni un mauvais arbre de bons ».
Un argument scripturaire, c'est à dire tiré des Écritures.
Les Cathares butaient alors sur une difficulté : Jean dit bien que Dieu a TOUT créé ; comment imaginer alors une autre Création, qui a pu être faite SANS LUI (fût-ce celle de « Néant » ?). Les Cathares répondaient que TOUT n'a pas toujours le même sens dans le Nouveau Testament quand Jean dit que Dieu a tout créé, il faut entendre par là la totalité invisible, la Bonne Création (omnia invisibilia) ; mais il y a aussi une totalité visible (omnia visibilia), que Dieu n'a pas créée. La preuve, c'est que l'Ecriture dit aussi : « Tout est vanité ». Il ne peut donc s'agir du même « Tout », car Dieu ne peut avoir créé une totalité vaine. Il y a donc une Mauvaise Création, qui a son propre principe.
Le troisième argument est d'ordre existentiel.
C'est le refus viscéral de croire qu'un Dieu infiniment bon a pu créer les conditions qui permettent au Mal de se manifester, c'est-à-dire la matière et le temps, autrement dit le Monde. Pour les Catholiques, Dieu étant tout-puissant, le Mal peut faire partie de ses desseins secrets. Les Cathares, eux, inversent en quelque sorte la hiérarchie des attributs divins. Puisqu'il est Amour, il ne peut permettre le Mal, sans se contredire ou se renier.
• Il faut donc supposer, distinct de Dieu, un principe créateur du Monde où le Mal se manifeste. Il est le Prince de ce Monde, le Prince des Ténèbres, l'Ennemi Malin. Mais il n'a pas l'existence absolue qu'a seul le Vrai Dieu. Et sa « Création » à lui doit être comprise comme la tentative permanente de destruction de la Bonne Création : face à l'Esprit, il « invente » la Matière (pour faire tomber l'Esprit en l'y attirant) ; face à l’Éternité, il « invente » le Temps, pour que tout se corrompe dans la durée. Bref, son but, c'est que le Royaume s'abîme et s'anéantisse dans le Monde. C'est une puissance purement « néantisante », qui, opposée à Dieu, est en quelque sorte son envers, mais non son égal, ni en valeur, ni en Etre.

L'explication du mythe de la Chute
• Par son âme, l'homme participe du Royaume de l'Esprit, de la Bonne Création ; par son corps, du Monde, de la Création mauvaise. C'est, disent les Cathares, « le monde du Mélange. » Et celui-ci s'est constitué à la faveur de « la grande Perturbation », c'est-à-dire de la Chute, qu'ils exposent au travers de plusieurs mythes.
• Qu'on l'appelle Satan, Lucifer ou le Diable, une émanation du Principe du Mal est venue tenter les Esprits, dans le but de nuire au Dieu Bon. Les uns, séduits, ont consenti à le suivre, d'autres sont tombés par mégarde. Le Malin leur fit alors des « tuniques de peau » pour les y emprisonner, et c'est ainsi qu'il a jeté les âmes sur la « terre d'oubli » où elles n'ont plus connaissance de leur origine ni de leur essence de « réalités célestielles ». Chaque âme a cependant laissé auprès de Dieu son double spirituel, auquel les Cathares conservent le nom d'Esprit. On verra que le Salut s'opère par la réunion de l'âme et de l'esprit.
• C'est essentiellement au sujet de la Chute que certaines divergences se sont fait jour au sein des églises cathares ; pour les unes, le Diable a agi à l'insu de Dieu : c'est le Dualisme absolu ; pour d'autres, il a agi Dieu le sachant, voire avec son consentement ; c'est le Dualisme « mitigé ».

Le travail qui amène l'esprit à la perfection
• La règle fait obligation au Parfait, comme à la Parfaite, de travailler et de vivre de son labeur, en vertu du précepte de saint Paul : « Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus »..
• Tout d'abord, l'interdiction absolue de toute nourriture carnée ou d'origine animale : viande, graisse, œufs, lait, beurre, fromage. Les raisons en sont multiples. Le Christ a dit « Tu ne tueras point ». On ne peut donc tuer les animaux. Il peut y avoir en chaque animal une âme qui attend son salut : il ne faut pas intervenir dans son destin. Enfin, toute chair provient d'un acte de génération, qui est par essence diabolique, ainsi qu'on va le voir. Mais le poisson, animal réputé « à sang froid », était autorisé, tout comme il l'est aux Catholiques pendant le carême ou le vendredi.
• Parfaits et Parfaites étaient astreints à trois carêmes par an, l'un précédant les Rameaux, le second partant de Pentecôte, le troisième précédant Noël. Toute l'année, ils jeûnaient au pain et à l'eau les lundis, mercredis et vendredis. Cette sous-alimentation évidente entraînait une pâleur émaciée qui a frappé leurs contemporains.

L'interdiction de procréer pour se libérer de la matière
• Autre règle absolue : la continence. Il ne s'agit pas d'un célibat ou d'une chasteté simplement disciplinaires l'acte de génération est une diabolique invention propre à retarder la libération des âmes.
• C'est pour multiplier les " prisons de chair " que le Mauvais Principe a créé la différenciation sexuelle et la concupiscence. L'union charnelle est donc mauvaise par essence, et aucun sacrement ne peut la rendre licite. L'Eglise catholique prétendant la consacrer par le mariage, les Cathares l'accusaient de se conduire en proxénète. L'observance était si stricte qu'un Parfait ou une Parfaite n'avait pas le droit de toucher, et évitait même de frôler, une personne du sexe opposé.

La règle de Justice et de Vérité
• Le serment est rigoureusement prohibé (« Je vous dis de ne pas jurer du tout » - Matthieu, 5, 34). Il en est de même du mensonge volontaire, même pour un Parfait tombé entre les mains de l'Inquisition, et interrogé. Certains réussissaient cependant à éviter des aveux trop explicites grâce à des circonlocutions obscures et à des restrictions mentales.
• La prohibition du meurtre n'est pas moins absolue (« Tu ne tueras point »), même en cas de légitime défense. Elle s'étend évidemment à tous les animaux, sauf aux poissons et aux crustacés. Le refus de saigner des poulets devant les Inquisiteurs a conduit maintes Parfaites au bûcher.
• Les Cathares refusaient la justice séculière (« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ... »). Joint à la prohibition du meurtre, ce précepte faisait d'eux des apologistes de la non violence, et des adversaires de la peine de mort.
• Les Cathares considéraient la lâcheté comme un péché très grave, et mettaient le courage devant la souffrance et la mort au-dessus de toutes les vertus.

Les règles des Croyants
• Le simple Croyant, lui, étant sous l'emprise du Mal, n'est pas totalement libre de ne pas pécher. En quelque sorte, c'est le Diable qui pèche en lui. Il n'est pas soumis à la règle de vie des Parfaits. Il peut avoir une femme, des enfants ; il peut manger de la viande, faire la guerre, etc. Mais il doit bien entendu avoir la foi, croire ce que prêchent les Parfaits, aspirer à la vertu, se préparer au Consolament qu'il recevra sur son lit de mort. L'Eglise cathare veille sur lui, l'incite et l'aide à une purification qui éveillera peut-être en lui la vocation de devenir Parfait à son tour.
• Le Croyant doit aller écouter la prédication, assister aux cérémonies de l'Eglise, qui sont toutes publiques, et s'achèvent par le Baiser de Paix rituel échangé par les Parfaits (avec les Parfaites quand il s'agit de croyantes). Souvent enfin, il partage le repas des Parfaits et le Pain de la Sainte Oraison, béni et rompu par le ministre qui préside, en souvenir, on l'a vu plus haut, de la dernière Cène du Christ.



Dernière édition par Admin le Lun 8 Mai - 17:30, édité 3 fois

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Montségur et les Cathares
• Montségur n'était pas un château comme les autres. Les architectes qui le construisirent eurent le souci d'édifier une bâtisse aisément défendable. Mais ils eurent également la volonté de construire un véritable temple de la religion cathare. Ainsi, l'orientation de l'édifice n'était pas simplement due au hasard : ses principaux axes se situaient dans l'alignement des points qui signalaient à l'horizon les endroits où se lève et se couche le Soleil à certaines époques de l'année (équinoxes et solstices). Le Soleil tenait un rôle important en tant que symbole de la Lumière et du Bien dans la religion cathare. Montségur est devenu aujourd'hui un symbole de la renaissance occitane.
• Le château de Montségur fût construit sur un piton à 1060 mètres d'altitude.
Forteresse imprenable: construite de 1205 à 1211.
Orientation selon les points cardinaux.
Forme de pentagone (irrégulier), évoquant le 5, valeur mystique pour les Cathares.
Certains alignements de murs se prolongent vers les points de levé du soleil aux solstices d'été et d'hiver.
150 hommes ont tenu en échec plusieurs milliers d'assaillants pendant deux ans.
• En 1244, plutôt que d'abjurer leur foi en leur religion cathare et après deux ans de siège, 215 personnes se rendent volontairement au bûcher dressé au pied du château de Montségur par la Très Sainte Inquisition.

Spoiler :


La religion cathare
• Doctrine religieuse, parallèle à celle du Christianisme, selon laquelle le monde matériel est la création du démon. Au terme de plusieurs incarnations, un homme peut espérer rejoindre le royaume divin. Legs évident des grandes traditions orientales: Hindouisme et Soufisme.
•  Pour les Cathares, comme pour les Manichéens,
Il existait deux principes opposés;
→ Le Bien et le Mal, c'est à dire la Lumière et les Ténèbres.
Le principe du Mal est à l'origine de la Matière, du monde visible et, par conséquent, de tout ce qu'il y a de mauvais en ce monde.
Le domaine du principe du Bien, c'est-à-dire de Dieu, est le monde invisible, celui de l'Esprit et de la lumière
• Le monde des Cathares est tout à fait distinct de celui que nous voyons. Les Cathares n'attribuaient aucune existence réelle au monde visible. Il n'y avait création que dans le royaume de Dieu bon.
• Les Cathares rejetaient l'Ancien Testament, qu'ils disaient inspiré par Satan, mais acceptaient le Nouveau Testament.
• Jésus-Christ est bien venu sur terre, mais sans s'être fait homme seulement une apparence corporelle. Il est bien l'envoyé de Dieu, mais le véritable Christ, n'est pas mort sur la croix. La croix est un symbole de la cruauté humaine, donc de Satan.

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