• Simon le Magicien ou Simon le Mage, selon les Chrétiens, ou Simon de Samarie, né à Gitton en Samarie (Israël actuelle) et mort probablement à Rome au Ier siècle, est un mage et Chrétien gnostique, considéré comme hérétique par l’Église.
• Selon Justin et Irénée de Lyon, il est appelé Zeus par les Simoniens, et sa compagne Hélène est appelée Athéna.
• De son nom vient le mot « simonie », la volonté délibérée de vendre ou d'acheter un bien spirituel.

Le combat entre Simon le Magicien et l'Apôtre Pierre
• Les Actes des Apôtres (Ac 8. 4-25), présentent Simon comme un mage à succès en Samarie.
• Il aurait séduit la foule en s'envolant dans le ciel.
• L'Apôtre Pierre invoque alors le nom de Jésus et provoque sa chute.
• Dans les « Actes de Pierre », Simon arrive à Rome après le départ de l’apôtre Paul pour l’Espagne et il séduit la foule, notamment en volant dans le ciel. Entre-temps, le Christ apparaît à Pierre, alors à Jérusalem, et l’envoie combattre Simon qu’il avait déjà vaincu en Judée.
• Pierre impressionne d’emblée par les divers prodiges qu’il réalise – il commence par faire parler un chien, rétablit, par la prière, une statue de l’empereur, etc.
• La confrontation de Pierre avec Simon a lieu dans un second temps au forum et se joue à coup de résurrections. Raillé et réduit au rang de magicien, Simon annonce qu’il s’envolera le lendemain vers Dieu.
• Le récit qui suit a eu une grande fortune dans l’iconographie ; il a notamment fait l’objet d’un des plus célèbres chapiteaux romans d’Autun.

Actes de Pierre, 32 a écrit:

Alors, Simon, se tenant debout sur un lieu élevé et regardant Pierre, se mit à dire : « Pierre, maintenant que je m’élève sous les yeux de tous ces spectateurs, je te le dis : si ton dieu est puissant, lui que les juifs ont mis à mort – et ils vous ont lapidés, vous qu’il avait choisis –, qu’il prouve que la foi en lui est la foi en Dieu, que soit clair maintenant si elle est digne de Dieu. Car moi, en m’élevant, je ferai voir à toute cette foule qui je suis. » Et voilà qu’il s’éleva dans les airs, tout le monde le voyait de tout Rome, élevé au-dessus de ses temples et de ses collines ; les croyants, eux, détournaient les yeux vers Pierre. Et Pierre, à la vue de ce spectacle inouï, cria vers le Seigneur Jésus en disant : « Si tu laisses celui-ci faire ce qu’il a entrepris, alors tous ceux qui ont cru en toi seront scandalisés, et les signes et prodiges que tu leur as accordés par moi ne seront plus dignes de foi. Vite, Seigneur, montre ta grâce : que, tombant des airs, il ressente une extrême faiblesse, qu’il ne meure pas, mais qu’il soit épuisé et se brise la jambe en trois endroits. » Et, tombant des airs, il se brisa la jambe en trois endroits. Alors, on le lapida, puis chacun rentra chez soi, tous désormais ayant foi en Pierre.


• Le thème du combat aérien entre les défenseurs de deux systèmes religieux antagonistes se retrouve dans la littérature rabbinique (Phinées contre Balaam) et dans les Toledot Yeshu (les engendrements de Jésus).
• Selon les Actes des Apôtres, après avoir été baptisé par Philippe, Simon le Magicien veut acheter à Pierre son pouvoir de faire des miracles (Ac 8. 9-21), ce qui lui vaut la condamnation de l'apôtre : « Que ton argent périsse avec toi, parce que tu as pensé acquérir avec de l'argent le don de Dieu. »

Dans le Gnosticisme
• Jacques Lacarrière situe Simon le Mage dans ces termes au sein du courant gnostique : « La Gnose apparaît dans l’histoire dès les premiers siècles du Christianisme, prêchée par un personnage que mentionnent les Actes des Apôtres du nom de Simon le Mage. On y trouve déjà les principes essentiels qui la caractérisent : la création du monde est l'œuvre d’un faux Dieu, le vrai Dieu est inconnu de l’homme, le monde n’est là que pour le séparer de Lui. Pour Simon le Mage, le seul moyen pour l’homme de briser l’illusion du monde et d’atteindre à la plénitude est de vivre librement ses désirs. Le désir, sous toutes ses formes, est la seule part divine qui réside en l’être humain ».
• Au IIe s., un écrit a été attribué à Simon : l’« Apophasis mégalè », ou « Grande révélation », faisant de Simon le Magicien le révélateur privilégié d’une doctrine secrète ».